10 ans après, Saint-Mandé se souvient

Charlie Hebdo, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale à Montrouge,  l’Hyper Cacher à Saint-Mandé, le Stade de France, le Bataclan sont aujourd’hui les symboles de la folie meurtrière de terroristes islamistes.

LES ATTENTATS DE 2015

Le 7 janvier, le terrorisme frappe la France de manière brutale. C’est le premier et le plus meurtrier des trois attentats de janvier 2015. Douze personnes, dont huit personnes qui travaillaient dans le journal satirique Charlie Hebdo sont assassinées par les frères Kouachi, ceux-ci faisant partie du groupe terroriste al-Qaïda au Yémen. Des personnalités emblématiques du journal sont tuées dont le directeur et dessinateur Charb au motif que des caricatures du prophète Mahomet ont été publiées dans le journal. Sont également assassinés les dessinateurs : Cabu, Honoré, Tignous et Wolinski (lire page 20) entre autres. La communauté internationale exprime son soutien au moyen du mot-clic de ralliement #JeSuisCharlie.

Le 8 janvier, Amedy Coulibaly, complice des frères Kouachi qui se réclame de l’État islamique, assassine Clarissa Jean-Philippe, une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine), à proximité d’une synagogue et d’une école juive. Le 9 janvier, une prise d’otages sanglante a lieu dans l’Hyper Cacher de Saint-Mandé (lire ci-contre). 10 mois plus tard, le 13 novembre, Paris et Saint-Denis sont la cible de plusieurs attaques terroristes semant la mort au Bataclan, dans des bars des 10e et 11e arrondissements de Paris et au Stade de France. Le bilan est terrible : 131 morts et des centaines de blessés. Paris est en deuil soutenu par le monde entier qui est saisi d’effroi.

L’ATTENTAT DU 9 JANVIER À SAINT-MANDÉ

Alors que les frères Kouachi sont retranchés dans une imprimerie Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), Amedy Coulibaly se rend dans la petite supérette cacher, bien connue de la communauté juive saint-mandéenne. Il est un peu plus de 13h et plusieurs clients font leurs courses avant le début du shabbat. Plusieurs coups de feu éclatent. Quatre personnes de confession juives sont tuées par le djihadiste : Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab. Coulibaly explique ceux qu’il retient que « les frères Kouachi et lui sont de la même équipe et qu’il était venu pour mourir en martyr et venger le prophète ». Seize autres personnes sont retenues pendant plus de quatre heures, à l’intérieur du magasin et auront la vie sauve grâce au sang-froid et au comportement héroïque de Lassana Bathily, un employé de la supérette qui va parvenir à les cacher dans une chambre froide au sous-sol puis à sortir de l’Hyper Cacher grâce à un monte-charge et une sortie de secours. Il peut alors rejoindre les policiers pour les prévenir de la présence des otages au sous-sol, les informer de la configuration du magasin et leur donner les clés qui permettront d’ouvrir le volet automatique pour procéder à l’assaut. Celui-ci sera donné simultanément à Dammartin-en-Goële par le GIGN et à Saint-Mandé dans la supérette. Les terroristes seront tués par les forces de l’ordre.

NOUS NE LES OUBLIONS PAS

Depuis ce terrible 9 janvier 2015, la Ville de Saint-Mandé rend hommage aux victimes et otages de l’attaque de l’Hyper Cacher ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont perdu la vie lors des attentats survenus sur le sol français il y a dix ans. Une stèle a été érigée dans le jardin “Paix et Fraternité” et cinq oliviers ont été plantés par le Maire Patrick Beaudouin. Cet hommage solennel réunit chaque année de nombreux Saint-Mandéens dans un moment de recueillement, pour ne jamais oublier ces tragédies qui ont profondément marqué notre histoire commune et nos valeurs républicaines. Cette année la cérémonie s’est déroulée en présence d'Étienne Stoskopf, Préfet du Val-de-Marne, de Laurent Lafon, Sénateur du Val-de-Marne, de Guillaume Gouffier Valente, Député de la 6e circonscription du Val-de-Marne, et de Pierre Lebeau, 1er adjoint au Maire de Vincennes, Charlotte Libert-Albanel, ainsi qu’en présence de nombreux Saint-Mandéens.

Ces tragédies ont profondément ébranlé notre société, mais elles ont aussi révélé la force et la résilience de nos valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité. Aujourd’hui, ces valeurs doivent être plus que jamais notre boussole, guidant nos choix et notre action. Ces dix années, marquées par l’épreuve et la douleur, ne doivent pas être oubliées, mais bien le moteur d’un engagement renouvelé. Elles doivent nous inviter à défendre inlassablement la liberté d’expression, la dignité humaine et la tolérance, à rejeter la haine sous toutes ses formes et à combattre la division qui menace nos liens.

Extrait du discours de Julien Weil, lors de la cérémonie de vœux du 11 janvier 2025.

Dernière mise à jour : 06 février 2025